Heureux qui comme Ulysse

Publié le par Tite zoreille

Après 8 mois passés sous le soleil réunionnais, un bref séjour en métropole est aussi exotique qu’une balade à dos de chameau. À force d’avoir sa région sous les yeux, on n’en voit moins les contours. Mais le retour au bercail après un long voyage permet de porter un regard neuf sur un environnement soudain dépaysant. Voici donc une liste non exhaustive d’impressions de métropole, ces petites choses quotidiennes et ces charmes bretons que l’on avait oubliés, et que le contraste géographique rend remarquables.

Grand écart thermique. 30 degrés en partant de Saint-Denis. 5 en arrivant à Paris. 7 à Brest. Au sortir de l’avion, l’effet d’un climatiseur détraqué qu’on aurait poussé à fond, version chambre froide. Ce qui ne change pas en revanche, c’est le taux d’humidité.
Je vais me faire jeter des galets, mais franchement, après 8 mois de canicule (avec deux options : canicule chaude ou canicule très chaude), ça m’a fait plaisir de ressortir le kabig et les pulls marins ! On ignore, avant de les connaître, les joies des changements de saisons…
50 nuances de gris. Ciel bas. Tonalités changeantes, de l’anthracite au gris souris. Nuages légers emportés dans une chevauchée rapide. Et des trouées lumineuses à recevoir la grâce divine. Le ciel breton n’est pas triste. Il est sublime !
Réveille-matin. Le doux chant des oiseaux, qui se chauffent paisiblement la voix après 7 h du matin, contraste avec le teknival tropical quotidien des volatiles réunionnais. 5 h 30 du matin, du lundi au dimanche, le réveil coucou me fait immanquablement tomber du lit.

Heureux qui comme Ulysse

Moins cher que gratuit. Non seulement les supermarchés de métropole regorgent de denrées fabuleuses (ah, du nutella bio ! :D), agencées dans des rayons frais et des espaces réfrigérés qui ne coulent pas sur le carrelage, mais en plus tout y est gratuit ! Bon, j’exagère : disons que c’est tellement peu cher, au regard des prix réunionnais, qu’on aurait envie de tout acheter. Le fromage n’est plus un caprice de bourgeois, acheter bio est une option envisageable sans faire d’emprunt ni 3 h de bouchons, manger des yaourts n’hypothèque pas les prochaines vacances (ok ok, j’en fais trop :D N’empêche, d’un coup, le caddie prend des allures de corne d’abondance….)
Road movie. Des routes ! Des routes à perte de vue, des routes qui respirent et ne sont pas saturées de 4x4 climatisés. Ici, il y a plus de routes que de voitures. À la Réunion, c’est l’inverse. Du coup, on ressent, les premiers jours du moins, une liberté de mouvement grisante. L’espace semble infini. On peut rouler des heures, des jours, sans rencontrer la mer ou une montagne. Après, en Bretagne comme à la Réunion, c’est toujours aussi chiant d’être enfermé dans une bagnole.
Bestioles. J’ai beau guetter : pas de moustiques cachés sous mon oreiller, pas de cafards dans le placard, pas de fourmilière dans mon petit-déjeuner, pas de margouillats chanteurs au plafond… Rien qui ne bouge, gigote ou alpague mon regard, me provoquant à chaque fois un arrête cardiaque. Du coup, je suis moins sur le qui-vive. Et je n’ai pas été dévorée par des prédateurs ailés dont l’adulation n’est pas réciproque. Comme quoi, les petites bébêtes, quand on n’a pas grandi avec, parfois, on ne s’y fait pas…
Un peu de chauvinisme. Ben oui, un expat' de retour au pays se gave de crêpes, de beurre salé, de bolées de cidre, et se remplit les yeux de la danse des vagues et les oreilles du roulis des galets. On croit l’herbe toujours plus verte ailleurs. Les Réunionnais ont raison de trouver leur île magnifique, car elle l’est. Mais, pour ma part, je sais que la mer n’est jamais si bleue qu’en Bretagne ;)

C'est pas faux :D (ceci est une carte postale, copyright, etc etc).

C'est pas faux :D (ceci est une carte postale, copyright, etc etc).

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Bon bref retour parmi nous!<br /> Faites donc le plein de Breizh!
Répondre